Avoir un Bon Objectif

Chapitre Un

Pour réussir aux yeux de Dieu, il est indispensable que le serviteur de Dieu comprenne le but qui a été mis devant lui. S’il ne comprend pas son but, il n’a aucune chance de mesurer sa réussite ou son échec. [1] Il peut penser qu’il a réussi quand il a en réalité échoué. Et c’est une grande tragédie ça. C’est comme un coureur qui sprinte majestueusement vers la ligne d’arrivée de la course de 800 mètres en première place, s’émouvant dans sa victoire sous les acclamations d’un public chaleureux, ne comprenant pas qu’il luttait sur 1600 mètres. La non compréhension de son but a occasionné son échec. Penser qu’il a gagné a assuré sa perte. Dans ce cas la déclaration : “les premiers seront les derniers” devient incontestablement vraie.

La plupart des serviteurs ont certains buts spécifiques qu’ils appellent souvent “vision”. C’est ce à quoi ils s’efforcent exclusivement d’accomplir, selon les dons et l’appel de chacun. Le don et l’appel de chacun sont uniques, soit-il diriger une église dans une ville quelconque, évangéliser une certaine région, ou enseigner certaines vérités bibliques. Mais le but de Dieu auquel je me réfère est général et s’applique à chaque serviteur. C’est la grande vision. Elle se doit être la vision générale derrière chaque vision unique. Mais trop souvent, ce n’est pas le cas. Non seulement beaucoup de serviteurs ont des visions spécifiques qui ne s’harmonisent pas avec la vision générale de Dieu, certains ont des visions spécifiques qui contrecarrent la vision générale de Dieu. Je l’ai certainement fait une fois, bien que je fusse pasteur d’une église émergeante.

Quel (le) est le but ou la vision général(e) que Dieu a donné(e) à chaque serviteur? Nous trouvons la toute première réponse dans Matthieu 28:18-20, un passage si familier dont nous manquons souvent la substance. Considérons-le verset par verset:

Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : “Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre” (Mt. 28:18).

Jésus a voulu que Ses disciples comprennent que Son Père lui avait accordé l’autorité suprême. Bien sûr, l’intention du Père était (et est) que Jésus soit obéi, tout comme lorsque le Père donne l’autorité à quelqu’un. Mais Jésus est unique parce que Son Père lui a donné tout le pouvoir dans le ciel et sur la terre, pas comme le simple pouvoir limitée qu’il donne de temps en temps aux hommes. Jésus est Seigneur.

Ceci étant, quiconque ne s’approche pas de Jésus comme son Seigneur ne s’approche pas de lui correctement. Jésus, plus qu’autre chose, est Seigneur. C’est pourquoi Il est mentionné “Seigneur” plus de 600 fois dans le Nouveau Testament. (Il est mentionné Sauveur 15 fois seulement.) De ce fait, Paul a écrit : « Car Christ est mort et il a vécu afin de dominer sur les morts et sur les vivants » (Rom. 14:9, italique de l’auteur) Jésus est mort et est revenu à la vie pour régner sur son peuple.

La Foi qui Sauve

Quand les évangélistes et les pasteurs modernes invitent les païens à « accepter Jésus comme Sauveur », (une expression et un concept qu’on ne trouve jamais dans l’Ecriture), ils révèlent d’habitude le défaut fondamental dans leur compréhension de l’évangile. Quand le geôlier Philippien, par exemple, a demandé à Paul ce qu’il doit faire pour être sauvé, Paul n’a pas répondu : « Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé » (Actes 16:31, italique de l’auteur). On est sauvé quand on croit au Seigneur Jésus-Christ. Souvenez-vous, on n’est pas sauvé en croyant à une doctrine de salut, mais en une personne – le Seigneur Jésus-Christ. C’est ça la foi qui sauve. Plusieurs pensent posséder la foi qui sauve pour avoir cru que la mort de Jésus est un sacrifice suffisant pour leurs péchés, le salut est par la foi, ou en tout un tas de choses sur Jésus ou sur le salut. Ce n’est pourtant pas vrai. Le diable croit aussi en toutes ces choses sur Jésus et sur le salut. La foi qui sauve consiste à croire en Jésus. Et qui est-Il ? Il est Seigneur.

Évidemment, si je crois que Jésus est Seigneur, j’agirai comme pour le Seigneur, me soumettant à Lui de tout mon coeur. Si je ne me soumets pas à lui, je ne crois pas en Lui non plus. Si quelqu’un dit : « je crois qu’il y a un serpent mortel dans ma botte », et met ensuite sa botte calmement, ça montre évidemment qu’il ne croit du tout à ce qu’il prétend croire. Ceux qui prétendent croire en Jésus, sans vouloir se repentir de leurs péchés ou se soumettre à Lui de tout leur cœur, ils ne croient pas vraiment en Jésus. Ils peuvent avoir cru en un Jésus imaginaire, mais pas au Seigneur Jésus, celui qui a tout pouvoir dans le ciel et sur la terre.

Tous cela doit signifier que quand la compréhension d’un serviteur du message le plus fondamental du Christianisme est erronée, il est dans l’ennui dès le début. Il n’a aucune chance d’échapper au jugement de Dieu, parce qu’il déforme le message le plus fondamental que Dieu veut faire parvenir au monde. Il peut être pasteur d’une église émergeante, et échouer misérablement à accomplir la vision générale de Dieu pour son ministère.

La Grande Vision

Retournons à Matthieu 28:18-19. Après avoir déclaré Sa Suprématie, Jésus donne alors un commandement :

Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Mt 28:19-20a)

Dans certaines traductions Jésus utilise le mot « donc, ainsi ou en effet ». Il dit : « Allez donc et faites des disciples … » C’est-à-dire, « à cause de ce que je vient de dire…parce que j’ai tout le pouvoir…parce que je suis Seigneur…tout le monde doit certainement m’obéir…je vous ordonne donc (et vous devrez m’obéir) d’aller faire des disciples, leur apprenant à obéir à tous Mes commandements ».

Et c’est ça, en d’autres termes, le but général, la grande vision de Dieu pour tous nos ministères : Notre responsabilité est de faire les disciples qui obéissent à tous les commandements de Christ.

De ce fait, Paul a dit qu’il avait reçu la grâce de Dieu comme apôtre pour « amener tous les peuples à l’obéissance de la foi » (Rom 1:5, italiques de l’auteur). Le but c’est l’obéissance; le moyen d’y parvenir c’est la foi. Ceux qui ont la foi authentique au Seigneur Jésus, ils lui obéissent.

C’est pourquoi Pierre a prêché le jour de la Pentecôte : « que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ – ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2 :36).Peter a voulu que ceux qui ont crucifié Christ sussent que Dieu avait fait de ce Jésus le Seigneur et le Christ. Ils avaient tué celui qu’ils devraient obéir ! Sous une forte conviction, ils demandèrent : « Que ferons-nous ? » et Pierre leur répondit avant tout : « Repentez-vous » ! C’est-à-dire, tournez-vous de la désobéissance vers l’obéissance. Ensuite, Peter leur dit de se faire baptiser comme Christ l’avait prescrit. Pierre fit ainsi ses premiers disciples—des personnes qui obéissent à Christ—en prêchant correctement le vrai message.

Ceci étant, chaque serviteur est capable de dire où il en est. Nous devrions tous nous demander : « mon ministère conduit-il les gens à obéir aux commandements de Christ ? »

L’évangéliste qui ne fait que persuader les gens à « accepter Jésus, » sans leur dire de se repentir, il a déjà échoué. Le pasteur qui essaye de se construire une grande congrégation en organisant des activités sociales pour garder tout le monde heureux, il a déjà échoué. Le docteur qui n’enseigne que le dernier « courrant charismatique», il a déjà échoué. L’apôtre qui implante les églises remplies des personnes qui prétendent croire en Jésus, mais qui ne lui obéissent pas, il a déjà échoué. Le prophète qui ne prédit que les bénédictions, il a déjà échoué.

Mon Échec

Il y a de cela quelques années, quand j’étais encore pasteur d’une grande église, le Saint-Esprit me posa une question qui m’a ouvert les yeux pour voir à quel point j’étais loin d’accomplir la vision générale de Dieu. Alors que je méditais sur le jugement futur, des brebis et des boucs, tel que décrit dans Matthieu 25:31-46, le Saint-Esprit me dit : « Si chaque membre de votre congrégation mourait aujourd’hui et se tenait devant le trône de jugement des brebis et des boucs, combien seraient des brebis et combien seraient des boucs ? » Ou, plus spécifiquement, « au cours de l’année dernière, combien de personnes de votre congrégation ont-elles donné à manger aux frères et soeurs affamés, à boire aux chrétiens assoiffés, ont-elles accueilli les sans-abri ou les disciples itinérants de Christ, ont-elles vêtu les chrétiens sans habits, ou ont-elles rendu visite aux croyants malades ou emprisonnés ? » Je me rendis compte que très peu avaient fait une de ces choses, ou une chose semblable, quoiqu’elles venaient régulièrement à l’église, chantaient des cantiques, écoutaient mes sermons et donnaient des offrandes. Mais, ils n’étaient pas plus que les boucs d’après les critères de Christ, et j’en avais une grande part de responsabilité, parce que je ne leur enseignais pas à quel point est-il important à Dieu que nous répondions aux besoins pressants de nos frères et soeurs en Christ. Je ne les enseignais pas à obéir à tout ce que Christ avait prescrit. En fait, je me rendis compte que je négligeais ce qui était extrêmement important à Dieu, le second commandement, aimer notre prochain comme nous-mêmes – pour ne pas mentionner le nouveau commandement que Jésus nous a donné : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Au delà de cela, je réalisai par la suite que j’enseignais ce qui fonctionnait contre le but général de Dieu de faire des disciples parce que j’enseignais la version de «l’évangile de prospérité » en herbe. Bien que ce soit la volonté de Jésus que ses serviteurs ne s’amassent pas des trésors sur terre (voir Mt. 6:19 – 24), mais qu’ils se contentent de ce qu’ils ont, la nourriture et les vêtements seulement (voir Héb. 13:5 ; 1 Ti. 6:7 – 8), j’enseignais à ma congrégation américaine déjà riche que Dieu voulait qu’elles eussent bien plus de possessions. J’enseignais à désobéir à Jésus sans le savoir (tout comme le font des centaines de milliers d’autres pasteurs à travers le monde).

Quand je vis ce que je faisais, je me repentis et je demandai à ma congrégation de me pardonner. Je commençai à faire les disciples, leur enseignant à obéir à tous ce que Christ a prescrit. Je le fis avec crainte et trépidation, suspectant que certains dans ma congrégation ne voudraient pas obéir à tous les commandements de Christ, parce qu’ils préféraient un christianisme de convenance qui n’exige aucun sacrifice de leur part Et j’avais raison. De toute évidence, certains ne se préoccupaient pas des croyants souffrant à travers le monde. Ils ne voulaient pas entendre parler d’évangéliser les païens. En revanche, ils se préoccuper à tout obtenir. Quant à la sainteté, ils évitaient seulement les péchés les plus scandaleux, les péchés qui étaient condamnés même par les non régénérées, et ils menaient une vie comparable à celles des moyens conservateurs Américains. Ils n’aimaient pas du tout le Seigneur. Ils ne voulaient pas entendre des commandements de Jésus, ce qui devrait normalement prouver leur amour pour lui (voir Jean 14:21).

Ce que je craignais s’avéra être vrai – certains de ceux qui se disaient chrétiens étaient des vrais boucs en peau de brebis. Quand je les appelai à renoncer à eux-mêmes et à porter leurs croix, ils se fâchèrent contre moi. Pour eux, l’église n’était qu’une mode sociale, comme tant d’autres, garnie de la bonne musique, ce que le monde recherche dans des clubs et des cabarets. Ils pourraient tolérer un prêche aussi longtemps qu’il affirmait leur salut et l’amour de Dieu pour eux. Ils ne voulaient pas entendre parler de ce que Dieu attendait d’eux. Personne ne devait remettre en cause leur salut. Ils étaient peu disposés à se conformer à la volonté de Dieu s’ils devaient payer un prix quelconque. Pourtant, ils n’avaient aucune difficulté à donner l’argent, tant qu’ils étaient convaincus que Dieu leur donnerait plus en échange, et qu’ils seraient les premiers bénéficiaires de leurs offrandes, comme lorsque leur argent servirait à améliorer les équipements ecclésiastiques.

L’Examen de Conscience

Il est grand temps pour chaque serviteur qui lit ce livre de se poser la question qui m’avait été posée par le Saint-Esprit : « Si les gens qui m’ont été échus en partage mouraient à cet instant même et allaient se tenir au jugement des brebis et des boucs, combien seraient des brebis et combien seraient des boucs ? » Quand les serviteurs assurent à leurs disciples qui agissent comme des boucs qu’ils sont sauvés, ils leur disent le juste opposé de ce que Dieu veut qu’on leur dise. Un tel serviteur agit contre Christ. Il prend des côtés contre ce que Jésus veut enseigner, Matthieu 25:31-46. Dans ce passage, Jésus met en garde les boucs pour qu’ils ne pensent pas qu’ils vont au ciel.

Jésus dit que tous les hommes sauront que nous sommes ses disciples si nous nous aimons les uns les autres (voir Jean 13:35). Il parle sûrement d’un amour qui dépasse celui que les non croyants manifestent, autrement ses disciples ne se distingueraient des non-croyants. Le genre d’amour dont Jésus parle ici est l’amour qui nous permet de nous sacrifier pour les autres, de les aimer comme il nous a aimés, de donner nos vies pour les autres (voir Jean 13:34; Jean 1 3:16 – 20). Jean a également écrit que nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, c.-à-d., quand nous nous aimons les uns les autres (1 Jean 3:14). Est-ce que les gens qui maugréent, qui détestent et insultent les serviteurs qui enseignent les commandements de Christ font preuve de l’amour de ceux qui sont nés de nouveau ? Pas du tout, ce sont des boucs en route vers l’enfer.

Les Disciples dans Toutes les Nations

Avant que nous continuions, regardons une fois de plus Matthieu 28:19-20, la Grande et Générale Commission que Jésus a donnée à ses disciples, pour voir si nous pouvons y glaner quelques autres vérités.

Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit.” (Mt. 28:19-20a).

Jésus veut que des disciples soient faits dans toutes les nations, ou comme indiqué par le Grec original, dans chaque groupe ethnique du monde. Puisque c’est Jésus qui l’a ordonné, je suis sûr que cette mission est possible. Nous pouvons faire des disciples de Jésus dans chaque groupe ethnique du monde. La tâche n’a pas été donnée aux onze premiers disciples seulement, mais à chaque disciple après eux, parce que Jésus a ordonné aux onze d’enseigner leurs disciples à observer tout ce qu’il a prescrit. De ce fait, les onze premiers disciples ont enseigné à leurs disciples, en obéissance au commandement de Christ, de faire des disciples dans toutes les nations, et ont rendu ce commandement perpétuel. Chaque disciple de Jésus est censé être impliqué d’une manière ou d’une autre dans la formation des disciples dans toutes les nations.

Ceci explique en partie pourquoi la « Grande Commission » n’est pas encore accomplie. Quoiqu’il y ait des millions de ceux qui se disent chrétiens, le nombre de disciples réellement déterminés à obéir à Jésus est beaucoup plus petit. La grande majorité de ceux qui se disent chrétiens ne s’intéressent pas à faire les disciples dans chaque groupe ethnique parce qu’ils ne sont pas déterminés à obéir aux commandements de Christ. Quand le sujet est évoqué, ils avancent des excuses telle que : « ce n’est pas mon ministère, » ou, « je ne me sens pas dirigé de cette manière. » Même des pasteurs font des déclarations pareilles. Tout comme le reste des boucs, ils sélectionnent des commandements de Christ auxquels ils peuvent obéir, aussi longtemps qu’ils concourent à l’accomplissement de leurs agendas.

Si tous ceux qui se disent chrétiens croyaient vraiment au Seigneur Jésus-Christ, d’ici peu, tout le monde entendrait l’évangile. L’engagement collectif des disciples de Christ rendrait cette tâche possible. On cesserait de gaspiller le temps et l’argent sur des choses temporelles et mondaines, et l’on emploierait ces ressources pour accomplir ce que le Seigneur a prescrit de faire. Pourtant lorsqu’un pasteur pieux annonce qu’un missionnaire viendra parler à la prochaine rencontre, il sait d’ors et déjà que l’assistance baissera. Plusieurs des boucs resteront à la maison ou iront ailleurs. Ils ne sont pas captivés par le dernier commandement du seigneur Jésus-Christ. Les brebis, d’une autre part, sont toujours excitées par les opportunités d’être impliqué dans la formation des disciples de toutes les nations.

Un dernier mot sur Matthieu 28:18-20. Jésus a également ordonné à ses disciples de baptiser leurs disciples, ce à quoi les apôtres ont loyalement obéi. Ces derniers baptisaient les gens aussitôt qu’ils se repentaient et croyaient au Seigneur Jésus. Naturellement, le baptême est une identification du croyant avec la mort, l’enterrement et la résurrection de Christ. Un nouveau croyant est une nouvelle créature en Christ qui a expérimenté la mort et la résurrection de Christ. Jésus a voulu dramatiser cette vérité dans le baptême. Il a voulu inculquer dans l’esprit de chaque nouveau croyant qu’il est maintenant devenu une nouvelle personne ayant une nouvelle nature. Un tel croyant devient un avec l’esprit de Christ, et est rendu capable d’obéir à Dieu par Christ qui vit en lui. Il était mort dans ses péchés, mais rendu maintenant vivant par le Saint-Esprit. Il n’a pas été « pardonné » seulement; Il a été radicalement transformé. Ainsi, Dieu indique de nouveau que les vrais croyants sont des nouvelles créatures qui agissent beaucoup différemment du moment où ils étaient morts spirituellement. Cette vérité est certainement impliquée par les dernières paroles de Jésus : « Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt. 28:20b). Ne serait-il pas raisonnable de croire que la présence continuelle du Christ parmi les gens affecte leur comportement ?

Jésus Définit la Formation des Disciples

Il a été établi que Jésus veut que nous fassions des disciples, c.-à-d., des personnes qui se sont réellement repenties de leurs péchés, qui apprennent et obéissent à ses commandements. Jésus nous donne la définition de son disciple dans Jean 8: 31b-32:

Si vous demeurez vraiment dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira.

D’après Jésus, les vrais disciples sont ceux-là qui demeurent dans sa parole, ou qui en font leur résidence. Pendant qu’ils apprennent la vérité de sa parole, ils vont en « s’affranchissant», et le contexte indique que Jésus parlait de la libération au péché (voir Jean 8:34 – 36). Nous voyons encore une fois que par la définition de Jésus, les disciples apprennent et obéissent à ses commandements.

Jésus dira plus tard que:

Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples (Jean 15 :8 – italiques de l’auteur).

D’après la définition de Jésus, les disciples glorifient Dieu quand ils portent beaucoup de fruit. Ceux qui n’en portent pas ne s’avèrent être ses disciples.

Dans Luc 14:25-33, Jésus définit d’une manière plus spécifique ce fruit qui caractérise ses vrais disciples. Commençons par le verset 25 :

De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna, et leur dit…

Jésus a-t-il été satisfait de voir de grandes multitudes « faire route » avec lui ? Avait-il atteint son but maintenant qu’il avait réussi à rassembler une grande masse autour de lui ?

Non. Jésus n’était pas du tout satisfait par les grandes foules qui traînaient autour de lui, écoutant ses sermons, observant ses miracles, et mangeant parfois de ses frais. Jésus recherche un peuple qui aime Dieu de tout son coeur, son esprit, son âme et de toute sa force. Il recherche un peuple qui obéit à ses commandements. Il veut des disciples. C’est pour cela qu’Il a dit à ces multitudes qui faisaient route avec lui :

Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple (Luc 14 :26).

Pas de faux pas. Jésus a communiqué la condition d’être son disciple. Ses disciples doivent-ils réellement détester ceux qu’ils aimaient naturellement ? Cela semble peu probable puisque l’Écriture nous recommande d’honorer nos parents et d’aimer nos conjoints et nos enfants.

Jésus a parlé en hyperbole, c.-à-d., il a exagéré pour souligner son idée. Ni moins, ni plus, il a voulu dire que: Si nous voulons être ses disciples, nous devons l’aimer plus que tout, voire même les personnes que nous aimons naturellement. L’espérance de Jésus est absolument raisonnable puisqu’il est le Dieu que nous devons aimer avec tout notre coeur, esprit, âme et force.

Ne l’oubliez pas – chaque serviteur a été appelé à faire les disciples. Il doit s’efforcer à lui présenter un peuple qui aime Jésus plus que tout, les conjoints, les enfants et même les parents. Il serait souhaitable que chaque serviteur qui lit ce livre se demande : « est-ce que mon ministère produit de telles personnes ? »

Comment pouvons-nous savoir si une personne aime Jésus ? Jésus nous en parle dans Jean 14:21 « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ». Il serait donc sensé de conclure que ceux qui aiment Jésus plus que leurs conjoints, enfants et parents sont ceux qui gardent ses commandements. Les disciples de Jésus observent ses commandements.

La Deuxième Condition

En ce jour-là, Jésus continua à parler aux multitudes qui faisaient route avec lui :

Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple (Luc 14 :27).

C’est la deuxième condition de Jésus adressée à ceux qui veulent devenir ses disciples. Qu’a-t-il voulu dire par-là ? Est-ce que les disciples sont littéralement requis de porter de grands faisceaux de bois sur eux? Non, Jésus continue à parler en hyperbole.

La grande partie, à défaut de toute l’audience de Jésus, était juive et voyait des criminels condamnés à mourir sur la croix. Les Romains crucifiaient les criminels le long des voies qui menaient vers la ville pour maximiser l’effet de la crucifixion comme moyen de dissuasion du crime.

Pour cette raison, je suspecte que l’expression : « portez votre croix » ait devenue une expression commune à l’époque de Jésus. Les soldats romains disaient à toute personne à être crucifiée : « prends ta crois et suit-moi. » Ces paroles étaient tourmentaient les condamnés, car ils savaient qu’elles marquaient le début des moments de l’horrible agonie. Une telle expression pourrait facilement être devenue une expression commune qui signifie : « acceptez l’inévitable qui vous guettent. »

Imaginez-vous un père dire à son fils : « fils, je sais que tu détestes creuser la latrine. C’est une sale besogne. Mais c’est ta tâche mensuelle, prends ta croix. Va creuser la latrine. » Ou une femme dire à son mari : « mon cher, je sais que tu détestes payer l’impôt aux Romains. Mais il est dû aujourd’hui, et le percepteur t’attend à la porte. Prends ta croix. Va payer cet homme. »

Prendre sa croix est synonyme de l’abnégation, et Jésus l’a employée dans ce sens dans Matthieu 16:24 : « Si quelqu’un veut venir à moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive ». Ça peut être paraphrasé comme suit : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il oublie son agenda, qu’il accepte l’inévitable ou les conséquences de son engagement, et qu’il me suive ».

Ainsi, les vrais disciples sont disposés à souffrir pour Jésus. Ils ont calculé le coût avant de s’engager à suivre Jésus, et ils savent que les difficultés sont inévitables, ils sont déterminés à finir la course. Cette interprétation est soutenue par les paroles de Jésus sur le calcul du coût de le suivre. Deux illustrations font le point :

Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever et tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant cet homme a commencé à bâtir et il n’a pu achever ! Ou quel roi, s’il va faire la guerre à un autre roi, ne s’assied d’abord pour examiner, s’il peut avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l’attaquer avec vingt mille ? S’il ne le peut, tandis que ce roi est encore loin il ne lui envoie une ambassade pour lui demander la paix (Luc 14 :28-32).

Le message de Jésus ne pouvait être plus clair que : « Si vous voulez être mon disciple, comptez le coût à l’avance, de peur que vous stoppiez quand aller obtient rugueux. Les disciples vrais acceptent les difficultés qui viennent en raison de me suivre. »

La Troisième Condition

Jésus a énuméré une autre condition aux multitudes présentent à ce jour :

Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple (Luc 14 : 33).

Encore, il semblerait logique de conclure que Jésus a employé l’hyperbole. Nous n’avons pas besoin d’abandonner toutes nos possessions jusqu’à rester sans abri, habit et nourriture. Nous devons, cependant, abandonner toutes nos possessions dans le sens de les rendre à Dieu, et au point où nous ne servons plus Mammon, mais servons Dieu avec notre mammon. La suite pourrait certainement signifier abandonner les possessions inutiles et mener une vie de simples intendant et gestionnaires pieux, comme l’ont fait les premiers chrétiens que nous trouvons dans le livre des Actes. Être un disciple de Christ signifie obéir à ses commandements, et il a dit à ses disciples de ne pas s’amasser des trésors sur terre, mais de les amasser dans le ciel.

En résumé, selon Jésus, si je veux être son disciple, je dois porter du fruit. Je dois l’aimer suprêmement, beaucoup plus que même les membres de ma famille. Je dois être disposé à faire face aux difficultés inévitables qui surgiront en raison de ma décision de le suivre. Et je dois faire ce qu’il dit avec mon revenu et mes possessions. (Et la plupart de ses commandements ont quelque chose dire à cet égard, ainsi je ne dois pas me tromper, comme le font beaucoup, et dire : « si le Seigneur me disait de faire quelque chose avec mes possessions, je le ferais.”)

C’est ça les types de disciples que nous, les serviteurs, sommes censés faire ! C’est ce que Dieu nous a assigné ! Nous avons été appelés à être des faiseurs de disciples !

C’est une vérité fondamentale que beaucoup de serviteurs à travers le monde ignorent complètement. S’ils évaluent leurs ministères, comme je l’ai fait, ils pourront conclure, tout comme moi, qu’ils sont très loin du désir et de l’attente de Dieu. Quand j’ai considéré le niveau d’engagement à Christ démontré par ma congrégation, j’ai compris que beaucoup ne pourraient être classifiés comme des vrais disciples.

Pasteurs, jetez un coup d’oeil à votre congrégation. Combien de personnes Jésus considère-t-il être ses disciples d’après les critères énumérés dans Luc 14:26-33 ? Évangélistes, le message que vous prêchez produit-il des gens déterminés à obéir aux commandements de Christ?

C’est le moment d’évaluer nos ministères, avant que nous ne nous tenions devant Jésus lors de l’évaluation finale. Si je bronche à son but, j’aimerais le découvrir maintenant plus qu’à ce jour-là. Et vous ?

Une Dernière Mise en Garde

Clairement, Jésus veut que tout le monde devienne son disciple, comme indiqué par ses paroles adressées aux multitudes dans Luc 14:26-33. Est-il vraiment important de devenir son disciple ? Et si on choisissait de ne pas l’être ? Jésus a répondu à toutes ces questions dans son discours prononcé en Luc 14 :

Le sel est une bonne chose ; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l’assaisonnera t-on ? Il n’est bon ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ! (Luc 14 :34-35).

Remarquez que cette déclaration n’est pas isolée. Elle commence par donc, dans certaines traductions.

Le sel est toujours supposé avoir de la saveur. C’est ce qui le rend sel. S’il perd sa saveur, il devient bon à rien et est « jeté dehors ».

Le sel est censé être salé. C’est ce qui le rend sel. S’il desserre sa saveur, il est inutile et n’attend qu’à « être jeté. » Qu’est-ce que ceci a à faire avec être un disciple ? Tout comme l’on s’attend à ce que le sel soit salé, Jésus s’attend à ce que tout le monde soit son disciple. Puisqu’il est Dieu, notre unique engagement raisonnable est de l’aimer suprêmement, de porter nos croix et de le suivre. Si nous ne devenons pas ses disciples, nous rejetons la raison même de notre existence. Nous sommes bons à rien et destinés « à être jetés. » Cela ne ressemble pas au ciel, n’est-ce pas ?

À une autre occasion, Jésus dit à ses disciples (voir Mt. 5 : 1) :

Vous êtes le sel du monde. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté au sol et être foulé aux pieds par des hommes.

Ceux-ci sont en effet des mises en garde. D’abord, seuls ceux-là qui sont salés (une métaphore évidente pour « la détermination à obéir”) sont utiles à Dieu. Tout le reste n’est que « bons à rien… sauf à être jetés et foulés aux pieds. » En second lieu, il doit être possible que celui qui est « salé » perde sa « saveur », autrement Jésus n’aurait pas donné à ses disciples une mise en garde pareille. Que ces vérités contredisent ce qu’est souvent enseigné aujourd’hui, disant qu’on peut être citoyen céleste parce que l’on croit en Christ sans toute fois être son disciple, ou qu’il n’est pas possible de perdre son statut de salut. Nous considérerons ces fausses idées plus en détail aux chapitres ultérieurs.


Partout dans ce livre, j’utilise le pronom personnel il pour l’uniformité et parce que la majorité de serviteurs professionnels, tels que les pasteurs, sont des hommes. Je suis convaincu de l’écriture, cependant, que Dieu appelle des femmes au ministère professionnel, et je sais tout à fait quelques unes qui ont des ministères très efficaces. C’est la matière du chapitre : les Femmes dans le Ministère.